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Les travées du Groupama Stadium, le stade où évolue l’Olympique lyonnais (OL) à domicile, comptent un nouveau groupe de supporteurs : les 69 Pirates (ou Six Neuf Pirates, SNP). Mais son arrivée ne va pas sans susciter des questionnements et, surtout, de vives tensions. De sérieux incidents même. Dimanche 10 novembre, l’OL reçoit Saint-Etienne dans le cadre de la 11e de Ligue 1.
Se revendiquant « antiracistes », les membres des 69 Pirates viennent à nouveau mettre en exergue la réputation identitaire et d’extrême droite des groupes historiques soutenant le club de football longtemps dirigé par Jean-Michel Aulas. L’émergence du SNP constitue un défi pour mesurer la capacité de tolérance des deux principales associations de supporteurs, les Bad Gones et Lyon 1950.
Elle est aussi un enjeu pour John Textor, le dirigeant américain de l’Olympique lyonnais, attendu dans cette gestion sensible des rapports entre le club aux sept titres de champion de France et ses turbulents soutiens. Car le débat fait rage bien au-delà des tribunes du Groupama Stadium, l’antre de l’OL situé dans la banlieue lyonnaise, à Décines-Charpieu (Rhône).
L’idée d’un nouveau groupe de fans a germé en octobre 2023, après les incidents dans les tribunes du Stade-Vélodrome, à Marseille, lorsque deux supporteurs de l’OL, présents dans le parcage réservé aux visiteurs, ont brandi des drapeaux et affiché des gestes faisant référence au nazisme. Condamnés en première instance pour incitation à la haine raciale, les deux trentenaires ont fait appel. Ils sont considérés comme étant membres de Mezza Lyon, un groupuscule non reconnu par le club et qui revendique une idéologie d’ultradroite décomplexée.
« Quand on a vu ça, on s’est dit que ça ne pouvait plus durer. L’image de l’OL est complètement abîmée par le racisme. Dès qu’on se dit supporteur de l’OL, on est assimilé à l’extrême droite, explique Mathis (son prénom a été modifié). Il existe une majorité silencieuse qui veut en finir avec cette réputation. On voudrait venir au stade en retrouvant une ambiance familiale et apaisée. »
Le jeune homme, que l’on rencontre dans un quartier populaire lyonnais, veut rester anonyme par « crainte des menaces ». Cet ouvrier fait partie des initiateurs des 69 Pirates. L’association, officiellement créée en juin 2024, se veut « antiraciste », tout en se disant « non politique ».
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